dimanche 22 avril 2007

Complètement 51

Complètement 51
je me tamponne de tout
même de Nico le petit
ma muse dort
la fin de la terre m'attend

Shakira danse comme une diablesse
Rachid Taha déchire sa race
impossible d'écrire
je pense à mon pote
Fred P.
El commandante
qui aime les 4 L
le cul des filles
et puis Manchette, ADG et Sid Vicious


Complètement 51
Je me tamponne de tout
sauf de ma muse qui dort
le cul à l'air
sauf de Debbie Harry
chantant "Heart of glass"
en 78 ou 79 à Milan

Un autre jour en France ( to el commandante Fred P.)

Au bistrot comme toujours
Il y a les beaux discours
Au poteau les pourris, les corrompus aussi
Dents blanches et carnassiers
Mais a la première occasion
Chacun deviendrait le larron
De la foire au pognon oui qui se trame ici
Allez danse avec Johnny

Se rappellent de la France
Ont des réminiscences
De l'ordre, des jeux, d'l'essence
Quand on vivait mieux
Il y avait Paul et Mickey
On pouvait discuter mais c'est Mickey
Qui a gagné
D'accord,n'en parlons plus

Un autre jour en France
Des prières pour l'audience
Et quelques fascisants autour de 15 %
Charlie défends-moi!!!

C'est le temps des menaces
On a pas le choix pile en face
Et aujourd'hui je jure que rien n'se passe
Toujours un peu plus
F.N Souffrance
Qu'on est bien en France
C'est l'heure de changer la monnaie
On devra encore imprimer le rêve de l'égalité
On n'devra jamais supprimer celui de la fraternité

Restent des pointillés...
Yeah,Yeah,Yeah!!!!

mercredi 18 avril 2007

Les yeux d'Asia

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Asia les yeux d'Asia les yeux d'Asia

mardi 17 avril 2007

Des filles qui dansent

Parfois les livres, c'est une couverture. Lady B. de Lacoche, bientôt ici, et Des filles qui dansent (Albin Michel) de Stéphane Hoffmann : couleurs d'été, sable, culotte petit bateau, caraco et jambes bronzées à faire se damner quelques derniers fous de l'époque.
Les jambes à la Une du roman sont celles de Camille. Nous l'aimons, nous l'avons aimée, nous l'aimerons. Camille apparaît quand tout se casse la gueule, quand l'air du temps se prend trop de rafales. Camille - sa blondeur, sa légèreté de Lolycéenne, Hoffmann en parle diablement bien : "Quand on caresse Camille, on sent la poitrine, pas le coeur. Peau douce, sang froid. C'est une impérieuse, une implacable, une distante. Elle veut le ciel parce qu'elle ne trouve pas la terre assez bonne pour elle. Ça promet. Mais je ne crains pas les dictateurs. Et je n'aime que les gens bizarres, surtout les filles." Tout est dit : les gens bizarres appellent l'amour fou, des mots comme "Tu mérites d'être follement aimée".
Hoffmann publie peu. Quand il le fait, il cogne - sur le triste Gaillot, sur la droite, la gauche - et il célèbre - Trenet, les plaisirs du bon tabac. Un homme de style qui, évidemment, connaît la chanson et la danse : "Il faut danser, et non rester au bar à ricaner, comme je l'ai fait trop longtemps. Il faut danser, et puis entrer dans l'ombre pour ne plus en sortir." Dans l'ombre, Camille dépose un baiser sur nos lèvres.

Nicolas le petit est un enculé (3)

Quand Bush, Blair, Merckel, Olmert, Ahmadinejad, Abbas, Poutine, Prodi, Chavez et autres ne seront pas d'accord avec lui, quand ils contesteront une phrase, s'interrogeront sur une formule mal soufflée par un conseiller, que répondra Nico le petit ?

_ Tu es un connard ! Un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule ! Tu te fous de mon nom... Tu te fous de mon physique aussi, je vais te casser ta gueule, salaud ! Connard ! J'en ai rien à foutre de tes explications ! Tu vas faire une dépêche à l'AFP pour t'excuser, sinon je te casse la gueule…

Nico n'est ni Bloy, ni Breton pour qui l'insulte était un genre littéraire. Nico n'est pas plus un truand de la chose lexicale chantant : "Je vais te brûler comme du teuchi et te fumer comme un spliff de zèbe". A l'opposé de ces racailles, Nicolas le petit est un homme qui, dit-il, sait garder ses nerfs et son sang froid. De la graine de Président.

L'enseignement de l'ignorance

L'horreur, aujourd'hui, le discours dans toutes les bouches : "il faut réconcilier l'entreprise et le monde de l'enseignement". Ce qui, dans toutes les bouches, équivaut à : "L'enseignement se doit d'être au service de l'entreprise". Dans la france (mettons lui une minuscule) d'après totalement achevée, il s'agira de ne surtout pas savoir ce qu'est le monde, l'immonde, ses ombres, ses joies ultimes, ne surtout pas tendre l'oreille, l'approcher des décombres fumants, et écouter les derniers battements de ce qui existe. Dans la france d'après, c'est-à-dire aujourd'hui, il s'agit d'être au service, dès son plus jeune âge, d'un des métiers autorisés - métiers à chiffres, à indices, à tableaux Excel, à taux d'écoute, à échantillons.Le reste, on s'en tape. Le reste finira en cabane à lire Vallès, De Roux et L'enseignement de l'ignorance de Jean-Claude Michea. Le reste sera rayé de la carte-puce.

Nicolas le petit est un enculé (2)

"Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes."
in 20 minutes, le 16/04/2007

samedi 14 avril 2007

C'est extra

Une robe de cuir comme un fuseau
Qu'aurait du chien sans l'faire exprès
Et dedans comme un matelot
Une fille qui tangue un air anglais
C'est extra
Un moody blues qui chante la nuit
Comme un satin de blanc d'marié
Et dans le port de cette nuit
Une fille qui tangue et vient mouiller
C'est extra c'est extra
C'est extra c'est extra
Des cheveux qui tombent comme le soir
Et d'la musique en bas des reins
Ce jazz qui d'jazze dans le noir
Et ce mal qui nous fait du bien
C'est extra
Ces mains qui jouent de l'arc-en-ciel
Sur la guitare de la vie
Et puis ces cris qui montent au ciel
Comme une cigarette qui brille
C'est extra c'est extra
C'est extra c'est extra
Ces bas qui tiennent hauts perchés
Comme les cordes d'un violon
Et cette chair que vient troubler
L'archet qui coule ma chanson

C'est extra
Et sous le voile à peine clos
Cette touffe de noir jésus
Qui ruisselle dans son berceau
Comme un nageur qu'on attend plus

C'est extra c'est extra
C'est extra c'est extra
Une robe de cuir comme un oubli
Qu'aurait du chien sans l'faire exprès
Et dedans comme un matin gris
Une fille qui tangue et qui se tait
C'est extra
Les moody blues qui s'en balancent
Cet ampli qui n'veut plus rien dire
Et dans la musique du silence
Une fille qui tangue et vient mourir
C'est extra
C'est extra
C'est extra
C'est extra

jeudi 12 avril 2007

Caraco blanc

Dans le bizarre paso doble que dansent journalistes et actrices, un lointain souvenir : PPDA, interviewant Nicole Kidman pour la sortie du film Birth. Il nous offrait son émotion, son plaisir, ses envies de vieil enfant amoureux et pervers. Emotion, plaisir, envies qui étaient nôtres et que Poivre transmettait avec gourmandise à Nicole Kidman.
Il le répète souvent, Poivre : il n’aime que les femmes et les mots. Recevant Nicole, Poivre enrageait, il trépignait sur son fauteuil de cador du 20 heures. Nicole, en effet, n’était pas sur son plateau : Nicole était à Deauville, en duplex. Poivre devait supporter, entre la Star et lui, la présence d’un traducteur.
Poivre n’aime pas les traducteurs. Ils ne comprennent rien à ses allusions, à ses mots doux, à ses esquisses de séduction.
Tant pis, PPDA allait faire avec, PPDA s’est lancé. Il avait aimé le film. Il a demandé à Nicole s’il était difficile de jouer un tel rôle, de se glisser dans la peau du personnage. Nicole a expliqué que non, que c’était son job. Nicole, sur l’écran, nous souriait.
Poivre a continué. Il assurait un max. Il était fou de l’actrice. Plus que tout, il était fou des yeux de Nicole, de ses yeux de chatte en balade, la nuit, sur les toits de nos rêves. Poivre avait envie de parler de ses rêves à Nicole, et de ses yeux. Les yeux de Nicole lui rappelait Eyes wide shut, film où la dégueulasserie de l’homme se camoufle sous le caraco blanc de Nicole, film où le caraco blanc de Nicole est la source de tous les éblouissements, les cauchemars, les dérives.
Il voulait le toucher, Poivre, ce caraco. Il voulait l’avoir chez lui, le planquer dans un tiroir. Tous les soirs, il l’aurait sorti de sa cache. Il l’aurait étendu sur ses draps. Il se serait agenouiller devant. Il poserait ses mains sur chaque bretelle. Il le reniflerait. Il se goinfrerait des sucs de Nicole, sucs déposés là lors d’éclaboussantes étreintes, sucs qui hantent le blanc tissu. Il humecterait la plus infime parcelle de tissu. Puis il se remémorerait la dernière phrase de Nicole dans Eyes Wide Shut : « Et maintenant, baisons ». A chaque fois qu’il l’entend, Poivre pense à la marquise de Merteuil, à son « Et maintenant, la guerre ! »
La dernière question que PPDA a posé à Nicole fut d’ailleurs :
_ N’aimeriez-vous pas jouer, Nicole, le rôle de la marquise de Merteuil dans une nouvelle adaptation des Liaisons dangereuses ?
Nicole a répondu que ce serait un grand honneur puis elle s’en est allée. Poivre allait lui envoyer un papillon de sa plus fine écriture et un bouquet de roses rouges.

Message pour Nico le petit


mercredi 11 avril 2007

Pour Ghofrane

Quand je pense à Ghofrane, massacrée en octobre 2004 à coups de pierres, je pense aussi à Sohane, brûlée vive deux ans plus tôt. Des prénoms gorgés de soleil, de douces poussières et d'épices. Des Lolitas, nées pour fouler l'asphalte et affoler les boussoles, achevées au coeur des décombres de la folie ordinaire. Pour se souvenir, pour oublier, il y a des marches silencieuses, des mobilisations, des procès, des coupables, des victimes. De ce froid tralala ne restent que des visages sur de vieilles photos. Des visages qui nous rappellent ce qu'on nous enlève, la seule grâce qui nous réconcilie, parfois, avec l'immonde : le beau visage fauve des petites filles de toujours.
En octobre, crapules : pas touche aux Lolitas ! L'automne attend leurs épaules pour laisser tomber ses feuilles.

mardi 10 avril 2007

BO d'un WE de la France d'avant

. La nuit, je mens, Alain Bashung
. Rehab, Amy Winehouse (Thank u Moissoneuses)
. Seine Saint-Denis Style, NTM (dédicace à Joy Sorman)
. L'île Hélène, Claude Nougaro
. Anarchy in the UK, Sex Pistols
. Somebody to love, Queen
. Heart of glass, Blondie
. Hasta Siempre, Nathalie Cardone
. Death is not the end, Nick Cave, Kylie Minogue et Shane MacGowan
. Sexy back, Justin Timberlake (Victoria secret's show)
. Comme un boomerang, Dani et Etienne Daho
. Je me souviens, je me rappelle, Daniel Darc
. Hypnotize, Notorious Big
. Mistral gagnant, Renaud
. Welcome to the jungle, Gun's n'roses
. Un garçon facile, Elisa Tovati
. All i need, Method man et Mary J. Blige
. Confession d'un never been, Hubert-Félix Thiéfaine
. Mets de l'huile, Reg'lyss
. 1, 2 step, Ciara et Missy Elliot (dédicace to Snoop Dog)
(à suivre)


vendredi 6 avril 2007

Pourquoi je lis le Figaro

Longtemps une belle journée a commencé par une visite au tabac-presse d'une rue du centre de Rennes. J'y achetais un paquet de bastos et les journaux du jour. Libé', Le figaro, France Soir parfois, Charlie Hebdo le mercredi, l'Obs, Le Point, VSD, Marianne. Et Voici le lundi pour la chronique de Beigbeder et les photos volées de starlettes. La totale.
Café, cigarette, je zappais l' économie, me concentrais sur les faits-divers, la politique, les cahiers livres et Besson partout où il squattait. Philippe Val a craché sur Céline, j'ai arrêté Charlie. Bernard frank est mort, j'ai arrêté L'Obs'. Beigbeder s'est découvert une morale, j'ai dit basta à Voici. Libé' n'a pas retrouvé Guy Hocquenghem, j'ai brûlé July and co.
Mon plaisir du moment : le Figaro où Dassault, qui sûrement boit et se drogue pour supporter ses vieux jours, donne la parole aux plus fines lames de la presse. Dans le Figaro, je lis Lapaque, Authier, Montety, Parisis, Neuhoff, Cérésa, Laborde, Leroy, Boulouque, François Simon, Besson encore, Régis Arnaud, j'en oublie.
Un que je n'oublie pas, c'est Bertrand de Saint-Vincent. Il tient actuellement, un jour sur deux, le "carnet de campagne" du quotidien. En alternance avec Eric Zemmour, toujours bon quand il oublie qu'il passe chez Ruquier. Saint-Vincent, ancien boss des livres au Quotidien de Paris, au Fig Mag', sort, de temps à autres, de son placard où son style de haute volée l'a enfermé. Quand on lui demande d'écrire un roman à la gloire de son canard, il n'en fait qu'à sa fête et préfère parler des écrivains qu'il aime. Quand il trace Nico le petit et Ségogo, il s'arrête sur la solitude d'un vieux mouton blanc bouclé au moment de l'élection ou encore sur la vanité du candidat qui se voit plus gros que l'écrivain du coin.
Saint-Vincent a la classe d'un homme qui, chaque jour, nous manque : Renaud Matignon. Un mousquetaire du Roi à une époque où le Roi est mort.
Il n'y a plus de tabac-presse, les marlboros ont remplacé les bastos et je lis le Figaro pour retrouver Bertrand de Saint-Vincent, écrivain qui s'ignore de la France d'avant.

NICOLAS LE PETIT EST UN ENCULE !

Pour plus de précisions, lire, chaque jour, votre canard. Ou mater nos grandes et petites chaînes TV. Dernières news de " Nicolas le petit est un enculé" : les pédophiles et les suicidés sont des malades de naissance. C'est dans les gènes. Azouz Begag, oncle Tom du gouvernement, mérite qu'on lui "casse la gueule". Sa faute ? Avoir chatouillé les fesses mal kärchérisées de Nico. Enfin, ça date, mais c'est du bon, du lourd : «L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle!»
En France, où chacun fait semblant de se branler devant un drapeau bleu-blanc-rouge, un possible futur président de "la France d'après" peut, sans qu'aucune voix ne proteste, se foutre ouvertement de La princesse de Clèves, particule élémentaire de ce qu'est "notre cher et vieux pays". Et chier, tout aussi ouvertement, à la gueule de la guichetière qui, parfois, est belle comme notre boulangère.
Jour après jour, Nicolas le petit reste un enculé !