samedi 20 mars 2010

Il prima notte di quiete






Un jour, tu verras,
tu regarderas,
allongée au plus près de moi,
mes insomnies en fuite,
Il prima notte di quiete,
le film de Valerio Zurlini
dont je t'ai tant parlé.
A Saint-Malo.
Au Crotoy.
A Trouville, hôtel Flaubert, chambre 31 où, te caressant belle endormie, je relisais L'Orange de Malte, Le cimetière des plaisirs, Un dernier verre en Atlantide de Jérôme Leroy, poète du monde d'avant, de l'immonde du jour et ami si précieux.
Je te parlais d'Alain Delon paré d'un manteau beige,
cigarette aux lèvres,
regard de flamme épuisée,
arpentant la jetée de Rimini,
sur le fil des vieilles mélancolies.
Je te parlais de Sonia Petrova, tu sais pourquoi.
L'apparition de Sonia Petrova dans une salle de cours.
Le visage modiglianesque de Sonia Petrova.
L'amour fou dans les yeux de Sonia Petrova.
Le sourire fragile de Sonia Petrova.
Les baisers de Sonia Petrova.
L'érotisme insensé de la silhouette de Sonia Petrova, ses épaules, sa nuque, ses seins, son cul, ses cuisses, ses chevilles - point final de grâce, fines attaches du temps retrouvé.
Un jour, tu verras,
tu regarderas,
allongée au plus près de moi,
mes insomnies en fuite,
Il prima notte di quiete,
et je te dirai que mes nuits, mes aubes de grand fêlé du bel aujourd'hui,
appartiennent
à la peau de la plus jolie fille de la ville,
à ta peau des frissons offerts,
à ta peau où les grains de beauté ont le goût des baisers d'été.





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