vendredi 14 mai 2010

Christian Authier parle de Du soufre au coeur dans L'Opinion indépendante


Dans L'Opinion indépendante de ce jour, Christian Authier livre sa lecture de Du soufre au coeur. Titré "Du soufre et du souffle", son papier m'enchante, comme une petite musique du temps retrouvé.
Parce que je me souviens du premier coup de téléphone de Christian, en 2000 ou 2001. J'habitais encore Rennes, lui Toulouse. Il avait publié un beau texte sur Patrick Besson, je sortais mon Hallier de fou furieux.
Parce que je me souviens des longues soirées passées avec lui et quelques amis à boire du Morgon Lapierre, de l'Antidote de Comor ou un Red pif qui laissait les mots déambuler du côté de Paul-Jean Toulet, de Gérard Guégan, de Jacques Laurent mais aussi du côté de Baltimore et des 5 saisons de l'extraordinaire série The Wire - écrite, notamment, par David Simon, Georges Pelecanos, Dennis Lehane et Richard Price.
Parce que je n'oublie pas Enterrement de vie de garçon, Les liens défaits, Une si douce fureur, Une belle époque -les romans si délicats et percutants de Christian - ni Deuxièmes séances, ses braconnages autour de petits chefs d'oeuvre oubliés du 7e art, lu une nuit de Noël.
Parce que, dans L'Opinion indépendante, Christian m'a permis d'écrire, pendant longtemps, sur ce qui me plaisait : Berthet, Miossec, Muray, Bashung, Damages, Barbey, Sagan, ...
Sur Du soufre au coeur :
"André Gide disait que tout premier roman est un règlement de comptes. Avec sa famille, la société ou soi-même : peu importe. De gré ou de force, on délivre ses secrets et son pays intérieur. Dans Du Soufre au cœur, Arnaud Le Guern met en scène un jeune homme qui doit – ou qui a dû – lui ressembler : baroque, exténué, amoureux, désespéré, insupportable. Ce «vieil adolescent attardé» se voit confiné l’espace de quelques jours au Val-de-Grâce pour soigner une «polynévrite», dénomination médicalement correcte désignant les conséquences d’un alcoolisme entretenu avec persévérance. Notre «héros», qui buvait pour oublier et pour se souvenir, va réussir à desserrer les griffes d’un amour enfui, Elsa, en découvrant sur son théâtre d’hypothétique rédemption – dont le climat, à la fois bienveillant et terriblement castrateur, est parfaitement rendu – une autre jeune femme prénommée Djamila…
Arnaud Le Guern, à qui l’on doit un essai sur Jean-Edern Hallier et un pamphlet sur la chanson française cosigné avec Thierry Séchan, ne se prive pas de dérouler une mythologie sportive, littéraire, musicale ou cinématographique qui n’évite pas toujours l’écueil du name-dropping. Indurain, Pantani, Armstrong, Ali, Lautréamont, Breton, Aragon, Sagan Gégauff, Audiard, Notorious Big, Renaud, Léo Ferré et d’autres encore se fondent dans un kaléidoscope dessinant une géographie sentimentale où les barrières se lèvent au gré des sésames et des mots de passe. Mais derrière cette panoplie en forme d’armure percent la voix et le souffle d’un garçon inconsolable et rêveur. Les échos du royaume de l’enfance font alors entendre leurs notes les plus justes. Sous les célébrations romantiques et lyriques de l’amour fou, Du Soufre au cœur – qui n’est pas sans rappeler l’art de la concision du Nicolas Rey d’Un léger passage à vide – renoue avec un classicisme très français. Les enfants tristes n’ont pas fini de se confesser."

2 commentaires:

Frédéric Schiffter a dit…

Bonjour, cher braconneur. Vous avez le bonjour d'un philosophe sans qualités.

Arnaud Le Guern a dit…

Cher frédéric, plaisir de vous lire ici et ailleurs, au sud ouest de la toile. Vous ai laissé quelques mots du côté de chez vous. Sincèrement vôtre. ALG