mercredi 22 décembre 2010

Le style, c'est l'homme (#3 Frédéric Berthet)

Il y a des saisons où penser à Frédéric Berthet - parti un jour de décembre 2003 - s'impose.
En fait, Berthet est de toutes mes saisons.
Les Simples journées d'été me manquent.
Paris-Berry - lu et relu dans le métro comme une claque rigolarde aux autistes sous ipaude - offre le mot de passe de l'époque : "J'ai parfois le sentiment de parler une langue étrangère". Felicidad ressemble au prénom, doux sous la langue, d'une héroïne de Valery Larbaud.
Le retour de Bouvard et Pécuchet : ricaner tristement une dernière fois avant la fuite. Daimler s'en va, sur la pointe des pieds, danseur mélancolique ivre mort de tous les petits mensonges du jour et des caresses suspendues, à bout de souffle, à sec.
C'est beau, léger et profond, Berthet. Une certaine idée du spleen et du rire, de l'amour fou aussi, qui, dans Journal de Trêve et ailleurs, laisse des traces inoubliables : « J’ai des souvenirs comme un défilé de mode, une mémoire comme un soir de cocktail, je n’évolue jamais dans ma chronologie sans avoir un verre à la main. Se souvenir, c’est comme sortir. »

1 commentaire:

Jérôme Leroy a dit…

Imparable, Berthet était imparable comme d'autres sont impayables.
Le temps est à la neige mais Daimler est là